Le lâcher prise….
« Un monsieur m’a dit » que Musashi et un jeune homme…
Un petit commentaire et réflexion sur la différence de résultat sur le « geste parfait » , entre le « vouloir » et le « ressenti » … Le « vouloir » (bien faire) amène obligatoirement à la déception et à un résultat rarement « parfait », car l’attention est portée sur le « fini », alors que le « ressenti » (l’acceptation) est toujours plus performant, puisque la focalisation est dans le lâcher prise, de par le fait que l’attention suit le sentiment …
Tout cela est valable dans absolument tout ce que vous faites. Pour illustrer cette remarque nous allons prendre un récit (tiré du Kaijo monogatari) qui relate une réflexion de Myamoto Musashi, ce magnifique sabreur du 17ème (non ! pas l’arrondissement…toujours les mêmes)…
« Un jour, en compagnie de son seigneur, Musashi se vit ordonner par celui- ci d’exécuter un portrait de Daruma, mais faute d’inspiration, l’artiste ne put achever son œuvre le jour même. La nuit suivante, alors qu’il venait de gagner sa couche, la solution lui apparut soudainement et, sans attendre, il se releva pour achever son portrait à la lumière d’une chandelle. Le résultat lui apparut alors exactement comme il l’avait souhaité. Il était effectivement d’une rare beauté. Se tournant vers un disciple, il déclara : « Mon geste au pinceau n’égale pas encore ma technique au sabre et en voici la raison : Sous le regard inquisiteur de mon maître, je m’efforçai de peindre avec l’intention de faire pour le mieux. En réalité, mes efforts restèrent vains puisque mon ouvrage ne put égaler l’espoir que j’y plaçais. Je viens toutefois de compléter cette œuvre en mettant à profit mon expérience des arts martiaux ; et voici qu’elle égale, de par sa beauté, toutes mes espérances. **Lorsque je saisis mon sabre, animé d’un esprit martial, ni mon ennemi, ni moi-même n’existons. J’ai alors dans l’optique de détruire ciel et terre et la peur n’a pas d’emprise sur moi. Je réalise maintenant que mes talents d’artiste sont encore modestes aux côtés de mes talents de guerrier ».
** A ce propos, « un monsieur m’a dit » que lorsqu’il était tout jeune dans la vie et dans le kung Fu, il fut témoin d’un combat de son frère contre trois autres « Gugusses » qui arpentaient les bals populaires , en vue de s’inventer encore une aventure guerrière, au lieu d’aller « draguer la gueuse » comme il se devait (quoiqu’à cette époque , les « tours gratuits » étaient légion, et avant « d’emballer », il fallait passer le temps à se « tirer sur l’élastique » afin de l’assouplir, tout en espérant que le tour de bal suivant, nous verrait avec une « belle » dans les « bras »avant les « draps »,ou la banquette arrière de la deuche ou de la 4l…). N’écoutant que son courage ! (là aussi, voyez l’idiotie de cette phrase, si vous prenez le temps « d’écouter » dans des moments pareils, (vous êtes dans le même état mental que Musashi avec son maître) l’ego prend le dessus et prône soit la peur, soit le retrait savamment orchestré). Tout simplement reflexe, défense des siens, le jeune héros apprenti en Kung Fu, sans réfléchir, se mit en face de deux des trois loustics agressifs, afin de délester son frère d’un poids bien encombrant… Là, quel ne fut pas sa surprise de constater et surtout de « ressentir » un bien –être et un état d’esprit calme et serein lors de cet affrontement…. (Une impression de calme, fini le vacarme de l’orchestre qui entonnait les seventies populaires. Un pouls qui battait à 50 pulsations par minute, un sentiment d’être en milieu connu, une impression de déjà vu, comme si on était chez soi) Plus tard, avec le recul, force fut de constater que cette tranquillité , émanait d’une certitude, d’un sentiment de plénitude, d’un tout , du « UN » … Les trois corps (physique, mental et spirituel) alignés…(çà ne vous rappelle rien ? La prière…).Oui, je sais, cela parait bizarre de parler d’unité, de tout de « UN », quand on est dans la guerre, la violence, etc…Et pourtant, n’oubliez pas, le « DAO »…L’équilibre, l’antagoniste, le complémentaire sans lequel le tout ne serait pas le tout…le +++ et le ---.
La force est la même, la lumière différente, mais la puissance pareille…Comment peut on parler de faim sans l’avoir connue, parler d’ébats sexuels sans avoir pratiqué, parler d’amour sans connaitre la peur ou la haine…(Que ce soit ici, ou ailleurs, on a tous connu çà…).
Ce que Musashi veut dire, et exprime, c’est que cette force, cette puissance destructrice, qui en fait est le résultat de la même constante de l’unicité, qu’elle soit dans la lumière ou dans l’obscurité. Comme la prière, qui doit être faite dans le lâcher prise, donc l’acceptation du résultat divin quel qu’il soit, l’on doit agir en toutes circonstances dans le lâcher prise, en écoutant son ressenti, suivre les mouvements qui viennent, car lorsque nous sommes connectés, la réponse est obligatoirement là….De plus, un Samouraï, n’a pas la peur , car la mort est accepté par lui, donc rien ne vient entraver la gestuelle, le réflexe, etc… (Souvenez-vous de Valentino Rossi, en grand prix moto 500 cm 3). Pas d’obligation de résultat, juste la « quête » …. (Je n’ai pas bégayé…).
Il restait à notre beau Samouraï de ranger son Katana (ce qu’il fit du reste), et de mettre au service d’un art moins sanguinaire cette magnifique force, afin d’arriver dans l’art de flatter les sens à la même maitrise que dans l’art du Sabre…Ainsi qu’à notre jeune apprenti scarabée, de transformer cette puissance destructrice en « AMOUR » (ce qui lui fut dit par un message de Là haut…et ce qu’il fait).
Donc, Oyez, Oyez ! Pratiquants, pratiquantes, lorsque vous pratiquez votre Qi gong ou votre Tai Ji Quan ou bien encore votre Kung Fu, restez sans le lâcher prise, n’attendez aucun résultat, ne cherchez d’autre perfection, que celle d’être en parfaite harmonie avec votre corps physique… alignez vous, centrez vous … La perfection du geste entrainera l’efficacité ou le résultat…
« Lorsque tu fixes ton doigt pointé vers la lune, ne te focalises pas sur le doigt, car tu risquerai de passer à travers la splendeur céleste de la lune » (Merci Bruce…)